PROJET DE MÉCÉNAT «ARTS, CULTURES ET PRÉVENTION» 2017-2019

Partenaires associés au projet :
Éducateurs de l’AEP Roubaix
Publics visés :
– Un groupe de 10 jeunes filles des quartiers du Pile, Alma et Epeule
Temporalité :
De 2016 à 2019
Partenaires financiers :
Créé à l’initiative de la Fondation Culture & Diversité et mis en œuvre avec l’APSN – Centre de ressources de la prévention spécialisée du Nord, il bénéficie du soutien de la DILCRAH, de la DRAC des Hautsde-France et de la Préfecture de la région Hauts-de-France dans le cadre de la politique de la ville


Dans le prolongement de ses programmes de soutien visant à favoriser l’accès à la culture pour des jeunes issus d’établissements scolaires et de l’éducation prioritaire, la Fondation Culture et Diversité souhaite construire de nouveaux projets d’éducation artistique et culturelle en partenariat avec les acteurs du champ social dans le département du Nord et en particulier avec l’APSN (fédération des Associations de Prévention Spécialisée Nord, centre de ressources des professionnels de l’éducation prioritaire). L’objectif est d’élaborer/d’expérimenter des projets culturels mettant à chaque fois en lien, sur un territoire donné, une structure culturelle et une association de prévention spécialisée, à destination des jeunes qu’elle accompagne.
Année 1 :
Après avoir essuyé un échec par la mobilisation un peu hâtive d’un premier groupe, les deux structures partenaires ont composé leur projet en partant des spécificités d’un second groupe pré-ciblé : des jeunes filles entre 16 et 20 ans des Quartiers Nord et Ouest de Roubaix, qui manifestaient un fort désir de sortir de leur quartier et de son emprise et de découvrir des activités culturelles. La première année s’est donc attachée à constituer un groupe et à lui proposer un parcours culturel important et très varié. Celui-ci s’est déroulé dans un premier temps loin de la programmation de l’Espace croisé, jugée trop éloignée des centres d’intérêts des filles pour commencer. Différentes expositions, concerts et rencontres avec des artistes leur ont été proposées tout au long de l’année. Ce parcours s’est poursuivi en répondant à leur demande d’ouverture en les emmenant un weekend à Paris, destination rêvée pour ces jeunes filles. Un programme culturel dense leur avait été préparé : en plus des balades à pied qui les ont emmenées découvrir les principaux monuments de la ville, les filles ont visité les expositions du Musée des Arts décoratifs et du Centre Pompidou.

Année 2 :
Le même groupe de jeunes filles a poursuivi les actions lors d’une deuxième année plus courte et plus légère en actions. En janvier, une réunion a permis de mieux cerner ce que les jeunes filles souhaitaient développer lors de cette nouvelle année : le choix s’est alors porté sur la découverte du théâtre d’improvisation. Un atelier hebdomadaire a été organisé pendant trois mois, de mars à mai, afin de découvrir cette discipline : les filles ont appris à prendre la parole en public, à débattre sous forme de plaidoirie d’avocats, et à improviser. Cette découverte s’est terminée par un atelier en présence des familles et amis : un temps fort, qui a permis aux filles d’aborder des sujets plus librement devant leurs proches, via le théâtre d’improvisation.

Année 3 :
La dernière année a permis de rapprocher les disciplines explorées à l’Espace Croisé – la vidéo – et les envies des jeunes filles exprimées à ce moment là – aborder la question des inégalités hommes/femmes ; comparer leur vie à celle des garçons et à celle de personnes vivant dans d’autres quartiers. La réalisatrice Rossella Piccinno a donc été sollicitée par l’Espace Croisé afin d’accompagner les jeunes filles dans ce projet. Après plusieurs réunions de réflexion sur la meilleure manière d’aborder ce sujet, leur choix s’est finalement porté sur la réalisation d’un micro-trottoir qui permettrait d’interroger des hommes sur leur vision de l’égalité homme/femme. La trame du questionnaire a été travaillée collectivement : que pensez-vous de l’égalité homme/femme ? Êtes-vous plutôt pour ou contre ? Avezvous l’impression d’avoir plus de droits que les femmes ? Autant de questions que les jeunes filles sont ensuite allées poser sur le terrain, en veillant à diversifier les points de vue. Elles ont mis en place ce micro-trottoir à la fois dans le centre-ville de Lille, à la sortie des universités, mais aussi dans les quartiers de Roubaix. Pour pousser la réflexion et la comparaison, les filles ont également interviewé des passants lors d’un séjour à Marseille. En amont de ces micro-trottoirs, les jeunes femmes ont été interviewées par Rossella. Ces différents temps ont permis de collecter des images et des paroles variées, abordant ces questions de liberté et d’égalité filles/garçons, et qui viendront constituer la base du documentaire réalisé. En parallèle de ces images documentaires, les jeunes filles ont décidé avec Rossella de réaliser des plans permettant d’illustrer leurs propres envies de liberté : marcher seule la nuit, faire du quand dans la cité ou toute autre séquence fantasmée et libératoire. Après tous ces moments de tournage, Rossella a fait découvrir aux filles le travail de montage et de post-production.

Restitution finale :
Le film documentaire Je marcherai(s) la nuit regroupe l’ensemble de ces séquences, documentaires et imaginées. Il est présenté au public lors d’une projection au cinéma le Fresnoy à Tourcoing le 16 octobre 2019, un temps fort conviant les familles et amis des jeunes filles à venir découvrir leur travail ainsi que d’autres associations. Les éducatrices de l’AEP ne souhaitent pas en rester là, et ont déjà évoqué la volonté d’utiliser ce documentaire comme un outil pédagogique dans leur travail éducatif.