Mountaincutters

Les mountaincutters, nés en 1990, vivent et travaillent à Bruxelles.
Ils pratique principalement la sculpture In-situ. Ils sont diplômés de l’ESADMM à Marseille en 2014. Dès 2015 ils quittent Marseille et s’installent à Bruxelles. En 2016, ils effectuent la résidence StRt KIt à Anvers. La suite fut ponctuée d’expositions et de résidences en France et en Belgique (Extra-City Kunsthal, 61ème Salon de Montrouge, CAB Foundation, résidences Voyons Voir, LaBorne,Wonder/Liebert, etc…). En 2018, suite à l’invitation de Guillaume Désanges, ils élaborent le projet SPOLIA, à la fois en tant qu’artiste et co-comissaire, déployant les soubassements et les fantômes de leurs pratiques, dans une installation In-Situ enracinée pleinement dans le territoire industriel de Saint-Nazaire. En 2019, ils exposent au Creux de l’Enfer, explorant la porosité entre les réminiscences industrielles, la géologie, l’histoire, le labeur et l’hybridation des corps. En Aout 2019, ils participent à Art-O-Rama et sont lauréats du Prix Région Sud 2019, ce qui leur permettra en 2021 de réaliser un catalogue, une résidence à Moly Sabata et un solo show à Art-O-Rama 2021.

 

« Identité hybride, le duo mountaincutters pratique principalement la sculpture in situ, contaminant radicalement l’espace des lieux où il/elle expose. En écho à cette identité trouble répond une incertitude esthétique, qui privilégie les situations transitoires et les formes inachevées pour des compositions a priori fortuites, à la beauté sauvage. Matériaux corrompus et objets salis, poussière et rouille envahissant surfaces et sols, bétons brisés, céramiques grossières, eau en circuit continu, les installations de mountaincutters sont des traces d’activités improbables, suspendues entre construction et destruction, architecture et archéologie, s’apparentant parfois à un chantierabandonné. Un caractère brut, pour ne pas dire brutal, dont l’« informe » suscite unepart de doute. Rangé (ou plutôt dérangé) comme un tapis sous la poussière. Cettearidité manifeste, tendance arte povera chaotique, ne masque pas la rigueur ni la précision de compositions discrètement théâtralisées, qui impliquent toujours une activité « en creux ». De fait, tout ici résonne d’un corps absent, dont les sculptures présentées seraient

les prothèses, appendices rudimentaires et insuffisants figés dans une logique fonctionnelle dont la finalité nous échappe. Et si c’était une scène de théâtre, ce serait celle de la tragédie, ou plus précisément de ses résurgences à l’ère industrielle, la fièvre en moins, la distanciation en plus. De fait, la pratique sculpturale de mountaincutters a quelque chose de littéraire. Elle s’accompagne d’un travail parallèle d’écriture, poésie brute rédigée à la première personne, qui ouvre un pendant organique aux structures matérielles, entre programme et commentaire potentiel de ce qui pourrait se passer dans l’espace. Parfois, c’est la présence de photographies argentiques qui engage des amorces de narration. Dès lors, c’est un insondable mystère qui se dégage de cette « œuvre », qu’on entend ici au double sens étymologique de travail et d’opera, c’est-à-dire lié à la peine, à la modification des corps, mais aussi à l’énigme de la création. »

Guillaume Désanges,
61 ème Salon de Montrouge.

mountaincutters.com