UN QUARTIER ça veut dire

Rossella Piccinno

Action financée par la préfecture du Nord et la ville de Roubaix dans le cadre du programme ¨Contrat de Ville¨ 2023-2024.


Le sociologue Henri Lefebvre envisage la ville comme une projection des rapports sociaux. Il distingue deux catégories de rapports à l’espace. L’appropriation, par laquelle les habitant·es expriment leur possession plus ou moins exclusive d’un territoire : construction, décoration, occupation, propreté, barrières réelles ou symboliques. Ainsi que les rapports de domination, notamment par les dispositifs collectifs d’aménagement : règlements d’urbanisme, d’hygiène, de sécurité, normes d’administration, de gestion, police. 

L’artiste Rossella Piccinno s’inspire de ces principes lorsqu’elle pose son regard sur le quartier populaire de l’Epeule à Roubaix (Hauts-de-France). 

Au cœur d’un vaste programme de renouvellement urbain, de nombreux habitant·es des logements sociaux sont contraint·es de déménager. De même, les propriétaires de vieilles maisons ouvrières sont confronté·es à des propositions d’achats en vue des futures requalifications ou démolitions. 

Par sa pratique, Rossella Piccinno pose son regard sur une situation impactant à la fois la sphère publique, privée et domestique. Comment une décision de si grande ampleur impacte-t-elle les personnes concernées ? Véritable travail de terrain, l’artiste co-crée les images avec ces protagonistes. Elle documente  ce moment de transition complexe grâce à la photographie et la vidéographie.

Sur l’artiste

Rossella Piccinno est une artiste cinéaste, photographe, vidéaste italienne basée à Roubaix. Elle est titulaire d’une maîtrise en Cinématographie documentaire et expérimentale de l’Université de Bologne et elle est diplômée en Arts contemporains et nouveaux médias du Studio national des arts contemporains, Le Fresnoy (Promotion Pina Bausch 2009-2011).

A travers son travail elle questionne les identités culturelles, la mémoire individuelle et collective, les relations entre la présence humaine et le paysage, naturel, urbain ou industriel. Sa pratique, dérivée de l’approche ethnographique, inclut des processus participatifs qui ont souvent lieu « in situ » et impliquent le cinéma, la photographie, la vidéo, le son. 


Production

Projet porté par Espace Croisé, centre d’art contemporain et encadré par Martina Echeverria (assistante de projets participatifs).